Judas serait-il le seul traite ?

 

Trente deniers… et l’homme est vendu. Trente deniers… C’était, en ce temps-là, parait-il, le prix d’un esclave.

Mais l’Homme n’était pas un esclave ! Sa valeur d’achat était bien supérieure, incalculable même ! Personne n’aurait pu y mettre le prix, alors autant valait-il qu’il soit assimilé aux esclaves, aux pauvres esclaves de la terre que son les hommes.

Trente deniers… Une bagatelle ! Que peut-on faire avec ça ?

A peine, Judas les a-t-il touchés qu’il n’en veut plus. Il les jette dans le temple. Cet argent maudit sert à acheter un champ, un champ de terre grossière tout juste bon pour la sépulture des étrangers.

Trente derniers… Mais qui donc a pu, pour une somme si dérisoire, vendre Celui dont on disait dans le pays qu’Il « faisait tout à merveille » ? Est-ce un fou ? Est-ce un monstre ?

Ce n’est ni un fou, ni un monstre.

C’est un disciple comme les autres. Jésus l’avait appelé et, comme les autres, dans un élan d’enthousiasme, il avait tout quitté pour Le suivre. Et durant les trois années du ministère de Jésus, Judas aima son Maître et Jésus aima Judas.

Au cours de l’ultime repas qui les rassemble une dernière fois, Judas ne reçoit-il pas de Jésus sa part de pain, symbole anticipé de son corps ? Mais alors comment comprendre ce qui s’est passé ?

Ah ! qui, sauf le Seigneur Dieu, pourra jamais sonder les abîmes du coeur humain ? Toutes ces choses viles, sales, suspectes qui grouillent dans ses replis cachés et qui, tout à coup, surgissent, génératrices de mort ?

Quelle misère qu’un coeur humain !

Mais alors, Judas ne serait-il pas le seul traître ! Y en aurait-il d’autres ?   Et moi ?… Moi !

Je couvre mon visage de mes mains et je pleure. Je pleure, car il faut bien que je reconnaisse et que je l’avoue, moi aussi je suis un traître…

Traître, quand mon coeur est si dur, si dur avec ceux qui m’entourent, alors que mon Maître est amour,

Traître, quand je lève fièrement la tête, m’imaginant être quelqu’un alors que Lui, le Fils de Dieu est humble de coeur.

Traître, quand toutes sortes de pensées troubles envahissent mon esprit, alors que mon Seigneur est rayonnant de pureté.

Je Le trahis, mon Maître, quand Il compte sur moi et que je me dérobe.

Je Le trahis, quand je fais comme si je ne Le connaissais pas.

Je Le trahis, lorsque j’ai honte de Lui.

Je Le trahis dans tout le bien que je ne fais pas et dans tout le mal que je fais.

Il ne s’écoule pas un jour sans que je ne Le trahisse en action, en parole ou en pensée.

Et j’ai là, dans ma poche, comme Judas, les trente deniers de ma trahison … ou plutôt non … je ne les ai plus ; comme lui je les ai jetés loin, bien loin. Geste de dégoût de moi-même, geste du traître qui pourtant aime son Maître.

Ah ! misérable que je suis. Qui me délivrera de tout le mal qui est en moi ?

Lui ! Celui qui fut trahi a fait cette prière aussi pour toi :

« Père, pardonne-leur car ils ne savent pas ce qu’ils font ». 
 »Si nous confessons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous les pardonner, et pour nous purifier de toute iniquité. » (1 Jean 1:9)

CELUI QUI N’A PAS PLEURÉ SUR LUI-MÊME,
 N’A PAS COMMENCÉ A SE CONNAÎTRE.