L’homme inoccupé dans l’attente d’un emploi problématique, se sent inutile, diminué, coupable de ne plus servir à rien, dédaigné et méprisé par la société. Il vit dans un état d’humiliation.
Les chômeurs, surtout ceux qui ont un certain degré de développement intellectuel, sont comparables – en schématisant, bien entendu – à ce jeune garçon qui un jour à Charenton, avait mis le feu dans une cave. Des employés virent une épaisse fumée sortir d’un sous-sol. Ils se précipitèrent et trouvèrent le jeune garçon qu’ils arrachèrent aux flammes.
« Pourquoi as-tu fait ça ? » demandèrent-ils. « Parce qu’on se moque de moi ! » répondit-il.
Je le vis et tout en le traitant je décidai de lui confier une tâche importante : recevoir et introduire les personnes venant à ma consultation. « Vous les accueillerez aimablement », lui dis-je. « Vous me transmettrez leur demande. » Il s’acquitta de sa tâche à merveille. Il se transforma, se montrant calme, souriant, serviable. « Quel remède miracle avez-vous utilisé ? » me demandèrent ses parents. « La confiance », répondis-je. Il croyait en lui-même parce que j’avais cru en lui. Je réparais ainsi l’injustice que l’on commettait à son égard en ne le prenant pas au sérieux.
Dans leur travail, les hommes veulent être traités de la même façon : dignement.