« Quand il sortit de la barque, Jésus vit une grande foule, et fut ému de compassion pour eux, parce qu’ils étaient comme des brebis qui n’ont point de berger ; et il se mit à leur enseigner beaucoup de choses. » (Marc 6:34)
Les disciples de Jean viennent annoncer à Jésus la mort brutale du Baptiste. À cette nouvelle, nous aurions pu penser que Jésus ferait un commentaire, qu’Il exprimerait Sa peine, voire Sa colère devant la cruauté d’Hérode qui a fait décapiter Son cousin (les mères de Jean et de Jésus sont parentes). Or, Jésus reste silencieux. Cependant, Il provoque un départ en demandant à Ses disciples de quitter les lieux avec Lui. Ils montent dans la barque pour changer de rive. Il faut comprendre, en lisant entre les lignes des Évangiles, que Jésus ressent le besoin de s’extraire de l’agitation de la foule (trop d’allées et venues, ils n’avaient pas même le temps de manger, nous confie Marc). Quelques heures plus tard, alors que le soir tombe, Jésus prend deux initiatives : Il renvoie les disciples et en fait autant de la foule venue les rejoindre. Puis, Il s’isole pour aller sur la montagne et prier, seul, Son Père. Dans un premier temps, Il cherchait un peu de calme, mais les gens, ayant repéré Son départ et le lieu où Il se rendait, sont allés Le retrouver.
C’est alors que le Maître a constaté que la foule ressemblait à un troupeau sans berger. Aussitôt, Il fait taire Ses propres attentes pour devenir le berger manquant. Il met de côté Sa propre émotion (la mort de Jean) pour se laisser émouvoir par tous ces anonymes venus Le rencontrer. Celui qui atteste : “Je ne suis pas venu pour être servi, mais pour servir” se met au service du peuple en considérant que c’est là Sa priorité. Il ne demande pas de revenir plus tard ; Il ne se cache pas derrière une mauvaise nouvelle pour s’excuser de “fermer boutique” ; Il ne s’énerve même pas contre ces gens qui auraient dû comprendre qu’en s’éloignant Il cherchait la tranquillité. Non ! Il passe le reste de la journée à guérir des malades, à enseigner le peuple, et même à le nourrir en multipliant les pains et les poissons.
Voilà ce qu’est le service pour Dieu, le service au nom de Dieu.
Cet exemple devrait nous interpeller !