« Nous sommes traités comme les ordures de l’univers » (2 Corinthiens 4/13).
Ces mots ne sont point une exagération.
S’ils ne s’appliquent pas à nous qui nous appelons serviteurs de l’Evangile, ce n’est pas que Paul s’en soit servi à tort, mais que nous sommes trop avisés et trop délicats pour accepter d’être des balayures.
« Compléter en ma chair ce qui manque à mes souffrances pour le Christ »,ce n’est pas un effet de la sanctification, mais de ce que j’ai été « mis à part pour l’Evangile ».
« Bien-aimés,dit l’apôtre Pierre, ne vous étonnez pas de l’ardeur des tourments destinés à vous éprouver ».
Si au contraire nous en sommes tout étonnés, c’est que nous sommes des lâches.
Nous reculons instinctivement devant la boue.
Nous refusons de nous baisser, de nous courber.
Libre à vous d’être sauvé tout juste ; vous pouvez refuser à Dieu d’être mis à part pour l’Evangile.
Ou bien alors vous pouvez accepter d’être traité vous-même comme le rebut de la terre, pourvu que la Bonne Nouvelle soit proclamée.
Le serviteur de JésusChrist ne craint pas de marcher au martyre.
Lorsqu’on se fonde sur la morale purement humaine et qu’on se trouve en présence de la pire abjection, on a un sursaut de répugnance instinctive et l’on ferme son coeur.
La Rédemption divine, cette merveilleuse vérité, est si profonde qu’aucune bassesse n’y peut surnager.
L’amour absorbe tout, Paul ne dit pas que Dieu l’a mis à part pour en faire une âme d’élite, mais bien « pour révéler son Fils en moi ».