« Mais moi, je vous dis: Aimez vos ennemis, bénissez ceux qui vous maudissent, faites du bien à ceux qui vous haïssent, et priez pour ceux qui vous maltraitent et qui vous persécutent,afin que vous soyez fils de votre Père qui est dans les cieux; car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et il fait pleuvoir sur les justes et sur les injustes. » (Matthieu 5:44-45)
En décembre 1943, je me trouvais depuis neuf mois dans un camp de concentration, affamé, maigre à faire peur, le corps couvert de plaies.
La veille de Noël, le commandant du camp me fit chercher. A mon arrivée, il était accablé devant un plantureux dîner. Il me fit tenir au garde-à-vous pendant tout son repas et ne cessa de me tourmenter parce que j’étais chrétien et que j’annonçais l’Evangile à mes compagnons de captivité. Pour finir, on apporta le café avec des gâteaux.
- Votre femme est une excellente pâtissière, s’exclama le commandant en mangeant les gâteaux.
Comme je ne comprenais pas, il s’expliqua.
- Chaque mois, votre femme vous a envoyé un paquet de gâteaux dont je me suis régalé.
Ainsi, pendant que ma famille se trouvait fortement rationnée et que ma femme s’était privée pour faire des colis, cet homme s’était nourri sur la part de mes enfants ! Je répondis :
- Vous êtes un pauvre homme, commandant ; et moi je suis riche parce que je suis sauvé par le sang de Jésus-Christ.
Il se fâcha et me renvoya.
la guerre terminée, je voulus le chercher. Je finis par le découvrir après plusieurs années. J’allais le voir avec un ami. Il ne me reconnut pas.
- Je suis le N°175 ; vous souvenez-vous de Noël 1943 ?
Il prit peur ainsi que sa femme et murmura :
- Vous êtes venu prendre votre revanche ?
- Oui, répondis-je.
Puis j’ouvris un paquet qui contenait un grand gâteau ; je demandai à sa femme de faire du café, et nous nous mîmes à table les quatre ensemble.
L’homme finit par pleurer en implorant mon pardon.
Une année plus tard, sa femme et lui avaient accepté Christ pour leur Sauveur.